50 milliards d'euros : pourquoi les Émirats financent l'IA Française ?

Je t'explique les raisons pour lesquelles les Émirats financent l'IA Française.
PAR BOBBY CAROTTES25 février 2025
50 milliards d'euros : pourquoi les Émirats financent l'IA Française ?

Avec l’élection de Donald Trump et son plan de 500 milliards pour l’intelligence artificielle (IA), la France a décidé de prendre de nouvelles mesures pour se positionner sur le marché.

Mais en suivant l’annonce du président Emmanuel Macron, une chose m’a surpris : les Émirats arabes unis financeront une partie du projet français à hauteur de 50 milliards d’euros, soit presque la moitié du budget total prévu (109 milliards d’euros).

Plusieurs questions me sont venues à l’esprit :

  • Pourquoi la France n’est-elle pas le principal investisseur dans ce projet ?
  • Pourquoi les Émirats arabes unis investissent-ils en France ?
  • Y a-t-il un risque pour la France, et si oui, lequel ?

J’ai fait mes recherches, je vais les partager avec toi.

Pourquoi la France accepte-t-elle l’argent d’investisseurs étrangers ?

La question naïve qu’on pourrait se demander est : pourquoi la France, un pays plus riche que les Émirats arabes unis (EAU) en termes de PIB, accepte des investissements étrangers.

Parce que oui, le PIB de la France est environ 10 fois supérieur à celui des Émirats arabes unis.

Alors pourquoi la France ne finance-t-elle pas seule ce projet ?

Contrairement aux EAU, qui ont accumulé d’importants excédents grâce à leurs ressources naturelles, la France ne dispose pas des mêmes réserves financières immédiates, et elle a d’autres priorités budgétaires.

Pour financer seule un projet aussi coûteux, elle devrait soit augmenter sa dette publique (un sujet qui fait déjà polémique), soit réduire des budgets comme ceux de l’armée, de la santé ou de l’éducation, etc.

Cette collaboration permet donc à la France de bénéficier d’un financement important sans devoir supporter seule les coûts du projet, tout en renforçant ses relations avec l’EAU.

Pourquoi les Émirats arabes unis investissent-ils en France ?

Les EAU possèdent l’un des plus grands fonds souverains du monde, l’Abu Dhabi Investment Authority (ADIA), qui gère près de 1 000 milliards de dollars d’actifs.

Un fonds souverain, c’est une réserve d’argent d’un État investie pour générer des profits

Cet argent vient souvent des revenus de matières premières comme le pétrole ou le gaz, mais peut aussi provenir des excédents budgétaires (quand un pays gagne plus qu’il ne dépense).

Les EAU réinvestissent une partie de leurs profits pétroliers via l’ADIA dans des projets internationaux.

Ils cherchent à réduire leur dépendance aux hydrocarbures en investissant dans des secteurs technologiques à forte croissance.

En l’occurence, l’IA.

Mais ces investissements ne sont pas motivés uniquement par l’argent.

Ils servent aussi à renforcer l’influence des EAU, à nouer des partenariats stratégiques et à développer leur expertise.

Comment fonctionne cette collaboration sur le plan financier ?

Les Émirats arabes unis vont financer près de 50 % du projet d’IA en France, mais est-ce que ça signifie qu’ils vont automatiquement toucher 50 % des revenus générés ?

Pas forcément.

Les accords financiers de ce type sont souvent complexes et ne se limitent pas qu'à un simple partage des bénéfices.

En général, quand un pays étranger finance un projet, il ne prend pas toujours une participation directe dans l’entreprise ou dans l’infrastructure concernée.

L’argent peut être injecté de différentes manières.

Dans certains cas, c’est un investissement en capital risque.

Les EAU injectent des fonds dans le projet en échange d’une part, avec des conditions précises sur le partage des revenus ou des bénéfices futurs.

Mais ça peut aussi être un simple prêt, où ils avancent les fonds et récupèrent ensuite leur mise avec des intérêts, sans forcément réclamer une part des profits.

Il y a aussi une autre approche, plus stratégique.

Au lieu de rechercher un retour financier direct, les EAU peuvent viser un accès privilégié à des technologies, des opportunités de partenariat, ou même de l’influence dans les décisions qui seront prises autour du projet.

Qui contrôle réellement le projet ?

Même si les Émirats arabes unis apportent une part significative du financement, la France garde le contrôle des décisions stratégiques et des droits de veto.

Ça s’explique par plusieurs raisons.

D’abord, même un investisseur majeur ne prend pas toujours les décisions sur l’orientation d’un projet.

Leur rôle reste souvent limité à un soutien financier, sans pouvoir réel sur les choix stratégiques.

La France met aussi en place des accords de gouvernance qui préservent son influence sur les grandes lignes du projet et évitent qu’un acteur étranger ne prenne le dessus.

Par exemple, la France peut garder un contrôle strict sur les brevets et les technologies développées.

C’est une règle courante dans ce genre de collaboration, le pays qui accueille l’investissement conserve les droits sur les innovations qu’il crée.

Y a-t-il un risque pour la France, et si oui, lequel ?

Ok, les Émirats arabes unis mettent 50 milliards dans le projet.

C’est une bonne nouvelle sur le papier, mais est-ce que ça peut poser problème pour la France ?

Oui, et c’est pour ça que des débats apparaissent sur le sujet.

Si un acteur étranger domine un secteur stratégique, il peut en restreindre l’accès ou imposer ses conditions.

C’est un risque que d’autres pays ont déjà rencontré en acceptant trop d’investissements étrangers dans leurs infrastructures.

L’autre enjeu, c’est l’indépendance stratégique.

Officiellement, la France garde le contrôle, mais quand un investisseur finance la moitié d’un projet, il a forcément du poids dans les décisions.

Si demain, les EAU veulent orienter le projet à leur avantage, ils auront de bons arguments pour le faire.


Avertissement : Je ne suis pas expert en géopolitique, je veux juste vulgariser les concepts pour expliquer ce que j'ai compris du sujet.

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